" Ce qui a été fait en Libye nous inquiète...C'est assez grave parce que ces hommes ont tué des femmes, des hommes, des enfants et des viellards " Mme Reneyo

7 Février 2007 , Rédigé par gabonews Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

L'accord entre Abdoulaye Miskine et Bozizé inquiète l'Association des centrafricains du Gabon
(Gabonews 06/02/2007)


Libreville, 6 février (GABONEWS) - La présidente de l'Association des centrafricains du Gabon (ACAG), Monique Reneyo, dans un entretien exclusif accordé mardi à GABONEWS a exprimé son inquiétude suite à l'accord de paix conclu vendredi dernier en Libye entre le président Centrafricain François Bozizé et sa bête noire, le chef rebelle Abdoulaye Miskine.


« Nous disons que la paix est primordiale. Mais ce qui a été fait en Libye nous inquiète un peu », a déclaré Mme Reneyo qui était accompagnée de sa vice-présidente.

Les inquiétudes de l'association sont fondées sur le fond et la forme. L'ACAG dit ne pas connaître le contenu exact de l'accord. « On a entendu que les chefs rebelles rentrent au pays et ont obtenu l'intégration dans l'armée de tous leurs miliciens », a déclaré Mme Reneyo.

« C'est une chose assez grave parce que ces hommes ont tué. Ils ont tué des femmes, des hommes, des enfants et des viellards. Comment se présenteront-ils devant le peuple qu'ils sont censés défendre dans l'armée ? », s'est interrogé Mme Reneyo.

« C'est trop facile », s'est-elle indignée estimant qu'une intégration massive de ces rebelles et leurs chefs dans l'armée sans que ceux-ci ne demandent pardon au peuple est une insulte contre les nombreux personnes qui ont perdu leur vie dans la soif du pouvoir qui anime ces rebelles.

« Abdoulaye Miskine a promis de marcher sur Bangui donc sur la population de la capitale. A-t-il confessé et demandé pardon au peuple ? », s'est interrogée la présidente de l'ACAG qui n'a jamais caché son penchant en faveur du président Bozizé.

« Nous ne mettons pas en cause un acte posé par notre président mais il ne faudrait pas que M. Miskine et compagnie opèrent un retour en trompe l'œil », a-t-elle averti.

« Ce retour n'est pas de notre goût. Nous ne voulons pas de ce retour », a-t-elle martelé en émettant des doutes sur la citoyenneté de M. Miskine qui serait plutôt originaire du Tchad et du Soudan.

L'ACAG dit craindre un retournement de veste. Elle redoute que les ex rebelles combattent le régime de l'intérieur au lieu de contribuer véritablement au retour de la paix et à la lutte contre la pauvreté. « Le citron reste le citron », fait-elle remarquer.

L'Association aurait souhaité par ailleurs que la France et le Gabon soient associés dans les pourparlers de Tripolis.

« Quand le pays était envahi par ces mêmes rebelles, c'est le Président Omar Bongo Ondimba et la France qui ont pris le leadership pour sa défense. Le rôle positif de ces deux Etats amis en faveur de la Centrafrique n'est plus à démontrer », a-t-elle fait remarquer.

« Bongo Ondimba c'est le doyen de l'Afrique centrale. Il connaît le dossier centrafricain. Ses hommes et ses problèmes. Pourquoi l'avoir écarté ? », s'est à nouveau interrogé Mme Reneyo.

Abdoulaye Miskine est rentré samedi à Bangui dans le même avion que le président Bozizé après l'accord conclu à Tripolis sous l'égide du guide Libyen Mouammar Kadhafi. Faisait également partie de la délégation, André Ringui Le Gaillard, autre responsable d'un mouvement armé.

Au nom de son organisation, le Front démocratique de libération du peuple centrafricain (FDPC), Abdoulaye Miskine a appelé ses partisans éparpillés dans tout le pays ainsi que dans certains pays frères à quitter le maquis et le rejoindre.

M. Miskine réputé proche de l'ancien président Ange Félix Patassé, est con sidéré depuis l'arrivée au pouvoir du général Bozizé en 2003 suite à un putsch militaire, comme le principal instigateur de toutes les tentatives de déstabilisation de la Centrafrique.

GN/YLG/YKM/07

© Copyright Gabonews

Partager cet article

Commenter cet article