CENTRAFRIQUE - " MARCHES POUR LA PAIX " : BOZIZE TENTE DE REMOBILISER SON ARMEE , LES O.N.G DES DROITS DE L'HOMME DENONCENT DES "MANIFESTATIONS POLITIQUES"

9 Novembre 2006 , Rédigé par AFIQUE CENTRALE INFO - A.C.A.P Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

Bozizé promet une riposte - 8/11/2006
Grande marche pour la paix (ph. Yaka Maïde/Acap)Le président centrafricain François Bozizé a une nouvelle fois accusé mercredi le Soudan de soutenir les rebelles qui ont pris il y a une semaine la ville de Birao, dans le nord-est du pays, et promis lors d'une manifestation de soutien à Bangui la riposte de ses troupes.
 
Minutieusement préparées par des partis et associations proches du pouvoir, des "marches pour la paix" ont réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bangui et de plusieurs villes de la Centrafrique, notamment Carnot et Bouar (ouest), Bambari et Bangassou (est), pour exiger "la paix" et la fin de "l'occupation illégale" de Birao.
 
Face aux banderoles proclamant "non à la guerre" ou "libérez Birao" et à une foule enthousiaste, le chef de l'Etat centrafricain a à nouveau pris à partie le Soudan, accusé d'avoir manigancé la prise de Birao.
 
"Ne portons pas d'accusations fortuites. La seule personne que nous devons incriminer c'est le président (Omar el) Béchir", a déclaré M. Bozizé en haranguant ses partisans en sango, la langue nationale.
 
"Ce ne sont pas tous les Soudanais, mais uniquement le président Béchir qui veut déstabiliser la RCA, par la mauvaise foi", a-t-il poursuivi. "J'avais rencontré le président Béchir au Soudan. Nous avions discuté fraternellement de la coopération et de l'amitié entre nos deux pays et nos deux peuples. Il n'était pas question de guerre, ni de troubles (...) Mais pourquoi a-t-il fait le contraire par mauvaise foi ?", s'est exclamé le chef de l'Etat.
 
"Nous ne voulons pas la guerre", a insisté M. Bozizé. "Et s'il y a la guerre dans ce pays (le Soudan), que cette guerre ne soit pas exportée chez nous. Qu'on nous laisse tranquilles !", a-t-il ajouté.
 
Les autorités de Bangui ont accusé à plusieurs reprises leur voisin soudanais d'être le principal soutien des rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qui ont revendiqué la prise le 30 octobre de Birao, située à 800 km au nord-est de la capitale centrafricaine.
 
Khartoum a catégoriquement démenti toute aide aux auteurs de ce coup de main, qui s'est soldé par la débandade des troupes centrafricaines.
 
Devant la foule enthousiaste, le général Bozizé a promis mercredi que son armée allait bientôt reprendre Birao.
 
"Nous allons appliquer vos recommandations. L'armée fera son travail. Elle ne doit pas se cantonner à Bangui pour déambuler dans les rues. Si vous voyez les militaires dans les quartiers, dites-leur d'aller à Birao ! (...) Birao, il faut la reprendre !", a lancé le président.
 
En vue de cette contre-offensive, le président Bozizé a sollicité le soutien de Paris. "Si la RCA est agressée comme c'est le cas actuellement, la France doit réagir. Nous avons saisi les autorités françaises, nous attendons leur réponse", a-t-il déclaré.
 
Dans le long cortège qui s'est étiré pendant des heures dans les rues de Bangui, tous les "marcheurs", dont de nombreux jeunes et femmes, ont applaudi la fermeté du président et plaidé en faveur de la paix.
 
"C'est une grande mobilisation nationale pour la paix, contre la déstabilisation, la violence et pour une démocratie apaisée", a estimé le député de la majorité Laurent Gomina Pampali. "Après tant d'années de soulèvements militaro-politiques, nous avons besoin de paix", a renchéri Adolphe, un étudiant en droit de 22 ans.
 
Grandes absentes de la marche de mercredi, les ONG de défense des droits de l'Homme ont dénoncé son caractère "politique". Récemment, elles ont reproché au gouvernement de cautionner la mal gouvernance et l'impunité qui, selon elles, ont fait le lit de la rébellion

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