Centrafrique - Le Dialogue Inclusif comme signe d'acceuil de l'autre : Un chemin vers la responsabilité Nationale

29 Mai 2008 , Rédigé par Ndema Justin Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

Tout dialogue est une sortie de soi pour rencontrer autrui. Se dialoguer c’est aller vers ce qui n’est pas moi, c’est écouter l’autre dans sa singularité fragile. Dialoguer, c’est s’entretenir ou encore habiter la vacuité qui me sépare de l’autre. Pour ce faire, est inclusif tout dialogue qui ne choisit pas d’avance son interlocuteur. Engager un dialogue inclusif c’est prendre simplement le risque de rencontrer les autres derrière la trame dramatique de l’histoire. Comme pour dire que le dialogue inclusif nous engage déjà et toujours à répondre de l’humanité de l’autre. En cela, ce dialogue inclusif devient un chemin inéluctable vers une responsabilité collective, gage d’une conscience nationale. Cette conscience nationale s’incarne déjà dans cette volonté manifeste de se parler et ainsi, le dialogue inclusif est un colloque ou un forum où le peuple est convoqué, de par sa responsabilité patriotique, à un sursaut qualitatif.

Longtemps sombrée dans les régions basses des intérêts égoïstes d’une certaine partie de ses fils, la République centrafricaine va enfin devoir emprunter la voie du dialogue qui est aussi la voix de la raison se faisant entendre à chacun. L’expérience a toujours montré qu’aucun peuple n’a connu de progrès lorsqu’il ne va pas en avant de lui-même, un avant de lui-même comme conscience qui le pousse vers l’avenir, un avenir positif. Mais qu’est-ce que l’intérêt général si ce n’est pas le lieu commun de l’expressivité même d’un peuple en marche avec la raison et dans l’histoire vers un horizon ouvert qui est le développement ?
Partant, l’intérêt général est alors la mère des intérêts factices, contingents et évanescents qui ne peuvent subsister sans celui-ci. Autrement dit, nos intérêts individuels ne trouveront leur satisfaction et leur garantie que lorsque nous seront capables de leur bâtir un socle qu’est le souci du bien commun. Au fond, le dialogue inclusif serait une véritable chance que la destinée offre à la République centrafricaine à condition qu’elle s’écoute elle-même. Mais qu’est-ce que s’écouter soi-même si ce n’est pas reconnaître de près ou de loin la voix de ses fils et des ses filles qui veulent faire la paix ? N’est-ce pas alors un impératif pour nous de questionner à l’endroit de l’acception du concept dialogue inclusif ?
Il est obvie et indéniable qu’il ne peut y avoir nécessité de dialogue que là où il n’y a pas de circulation de la parole, ou du moins si elle y est, c’est seulement dans une direction unilatérale dominante. Et de l’autre côté, est inclusif ce qui n’exclut pas. Voilà pourquoi le dialogue inclusif doit être un colloque, lieu où la parole est libérée et/où les Fils et Filles de ce pays sachent lier à lui par une destinée filiale et non fatale. Pour dire vrai, l’éminent enjeu de ce dialogue inclusif, c’est de parvenir à transcender tout mutisme tyrannique et se mettre au-dessus des velléités de prise de pouvoir. En clair, le dialogue inclusif nous met dans l’éclaircie du face-à-face qui est la rencontre non médiatisée et non hypocrite de l’autre. Ce face-à-face est alors le lieu de l’attestation de la parole libérée

Nous sommes certains que le peuple centrafricain attendant de ce dialogue, une issue possible vers le bout du tunnel. Durant, sa tenue, que nous sachions d’emblée que nulle n’a le monopole de la vérité et qu’aussi personne ne peut la manquer (la vérité) totalement. Tous les Centrafricains sont maintenant conscients que la République doit reconquérir sa dignité à la face du monde.


Par Justin O.P.
ndemajustin@yahoo.fr

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