Les présidents du Soudan et du Tchad scellent leur réconciliation en Arabie

4 Mai 2007 , Rédigé par A.F.P Publié dans #NOUVELLES D'AFRIQUE

RYAD (AFP) - vendredi 04 mai 2007 - 0h04 - Les présidents soudanais Omar el-Béchir et © AFPtchadien Idriss Deby Itno ont conclu jeudi un accord de réconciliation devant mettre fin à une crise entre leurs pays, au terme d'un sommet tripartite organisé par le roi Abdallah d'Arabie saoudite près de Ryad.

L'accord, parrainé par le souverain saoudien qui a accueilli les deux chefs d'Etat africains à Janadriyah, à 40 km au nord-est de Ryad, prévoit notamment l'engagement de chacun des deux pays à ne plus soutenir les rebelles de l'autre pays, ce qui est à l'origine de la tension entre N'Djamena et Khartoum.

En vertu de l'accord, les deux pays s'engagent à "empêcher l'utilisation de leur territoire (respectif) pour abriter, mobiliser, entraîner, faire transiter ou financer les mouvements armés d'opposition de l'autre partie", selon le texte rendu public par les médias saoudiens.

Ils s'engagent également à "oeuvrer pour éloigner immédiatement ces mouvements de leur territoire", tout en soulignant "le respect de (leur) souveraineté et intégrité" territoriale respectives.

Les présidents soudanais et tchadien sont apparus décontractés et souriants lors de la cérémonie de signature, retransmise en direct par la télévision saoudienne El Ekhbariya.

Les relations entre le Soudan et le Tchad sont particulièrement tendues, chaque pays accusant l'autre de soutenir les rebelles agissant sur son territoire.

Le Tchad s'est excusé dernièrement auprès de Khartoum pour l'incursion de son armée le 9 avril en territoire soudanais, expliquant toutefois que ses militaires étaient à la poursuite de rebelles venant du Darfour (ouest du Soudan).

Ces affrontements ont fait 17 morts parmi les soldats et les policiers soudanais, selon Khartoum, et 30 des deux côtés, selon N'Djamena.

Le sommet tripartite s'est tenu au lendemain d'un accord entre le Tchad et le Soudan pour le déploiement d'une force conjointe et d'observateurs pour sécuriser leur frontière.

Cet accord faisait suite à une réunion à Khartoum d'une commission de sécurité réunissant des officiers soudanais, tchadiens, libyens et érythréens.

Tout en s'engageant à "coopérer avec l'Union africaine et l'ONU en vue d'un règlement permanent au conflit en cours dans le Darfour et dans l'est du Tchad", les deux chefs d'Etat sont convenus de coopérer pour "développer les relations entre leurs provinces frontalières", selon l'accord.

Mercredi, le roi Abdallah s'était entretenu avec le président tchadien de la conjoncture régionale et internationale et de la coopération bilatérale, selon l'agence officielle SPA.

N'Djamena a accusé en novembre dernier des groupes en Arabie saoudite, ainsi que le Soudan, de soutenir les rebelles tchadiens qui veulent renverser le gouvernement.

Dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU, le Tchad affirme que des groupes influents proches de la famille royale saoudienne "aidaient à recruter et équiper de jeunes mercenaires liés à Al-Qaïda pour le compte de la rébellion tchadienne".

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