Mali : Amadou Toumani Touré réélu à la présidence lors d'un scrutin contesté

4 Mai 2007 , Rédigé par A.F.P Publié dans #NOUVELLES D'AFRIQUE

© AFPBAMAKO (AFP) - vendredi 04 mai 2007 - 0h36 - Le président sortant du Mali, , a remporté l'élection présidentielle du 29 avril avec 68,31% des voix, selon des résultats complets contestés par la principale coalition de l'opposition.

Le président sortant recueille 1.563.640 suffrages sur 2.288.993 exprimés, soit 68,31% des voix, selon les résultats annoncés devant la presse par Boubacar Sow, directeur national de l'administration du territoire.

Le président de l'Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita, principal adversaire du président Touré, arrive loin derrière avec 425.609 suffrages (18,59% des voix).

Viennent ensuite Tiébilé Dramé et Oumar Mariko, avec respectivement 2,9 et 2,7% des voix, les quatre autres candidats se partageant le reste des suffrages.

Dès le lendemain du scrutin, le camp présidentiel avait revendiqué la victoire, alors que l'opposition dénonçait des fraudes.

La principale coalition de l'opposition, qui présentait quatre candidats à la présidentielle, a annoncé jeudi le dépôt d'un recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler le scrutin.

"Nous demandons l'annulation pure et simple de la présidentielle. C'était une mascarade", a déclaré devant la presse Soumeylou Boubéye Maïga, un des responsables du Front pour la démocratie et la république (FDR, 16 partis), lors d'un meeting à Bamako.

"Un recours a déjà été déposé. D'autres recours +groupés+ seront présentés devant la Cour constitutionnelle (...) avec les preuves de fraudes massives", a-t-il ajouté, précisant que ces dossiers devaient être déposés "dans la soirée".

Les observateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) qui ont suivi le déroulement du scrutin avaient qualifié le premier tour de "libre et transparent", malgré quelques imperfections.

Les responsables du FDR, qui n'étaient pas disponibles pour réagir aux résultats jeudi après-midi, devaient participer à un "grand meeting" en fin d'après-midi dans un stade de Bamako.

Le taux de du scrutin du 29 avril a été de 36,17%, avec 2,3 millions de votants sur un total de 6,9 millions d'inscrits, selon le responsable du ministère de l'Administration territoriale, qui a précisé qu'il s'agissait de résultats "définitifs (complets, ndlr) et provisoires".

La participation, traditionnellement basse au Mali, avait été supérieure (38%) lors du premier tour de la dernière présidentielle, en 2002.

La Cour constitutionnelle aura pour charge de proclamer les résultats officiels de l'élection, après avoir statué sur d'éventuelles plaintes des candidats.

Celui qu'on surnomme "ATT" briguait un nouveau et dernier mandat de cinq ans en qualité d'indépendant, mais il bénéficiait du soutien de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP, coalition de 43 partis).

A la tête d'un coup d'Etat mené en 1991 contre la dictature de Moussa Traoré, le général "ATT" s'est distingué en instaurant le multipartisme avant de céder sa place aux civils et à Alpha Oumar Konaré, auquel il succéda en remportant la présidentielle de 2002 après sa retraite de l'armée.

Pays très pauvre de 13,5 millions d'habitants régulièrement salué pour ses progrès démocratiques depuis quinze ans, le Mali est classé à la 175e place (sur 177) du classement du développement humain des Nations unies.

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