GUINEE CONAKRY - MANIFESTATIONS : LE POUVOIR CIBLE LES MEDIAS

12 Février 2007 , Rédigé par aminata.com Publié dans #NOUVELLES D'AFRIQUE

 Les Bérets rouges saccagent une radio privée, arrêtent un journaliste et un technicien

 

 

 

Reporters sans frontières condamne la fermeture brutale par la garde présidentielle guinéenne de la radio privée FM Liberté, l'arrestation de deux employés de la station et la mise à sac de ses locaux, le 12 février 2007.

 

"La police vient de faire irruption dans une rédaction. Il s'agit d'une information très inquiétante, tendant à démontrer que le gouvernement est prêt à faire preuve de brutalité pour contrôler l'information. Or, ce raid absurde ne servira en fin de compte qu'à aggraver la situation.

S'il est réellement soucieux du rétablissement de l'ordre, le gouvernement doit faire libérer le journaliste et le technicien de FM Liberté, restituer le matériel confisqué et laisser les médias guinéens travailler librement", a déclaré l'organisation. 

Le 12 février à 11 heures 40, pendant la diffusion de l'émission "Matinée plurielle", une unité des Bérêts rouges a fait irruption au siège de FM Liberté, à Kaloum, un quartier de Conakry.

Les soldats de la garde présidentielle ont brutalisé plusieurs employés et détruit des équipements, interrompant la diffusion de la radio. Mohamed Tondon Camara, journaliste et animateur de la station, et le technicien David Camara ont été arrêtés et conduits en détention, probablement au quartier général de la Sûreté urbaine.

Le matériel indispensable au fonctionnement de la station a été confisqué. Aucune explication officielle n'a encore été fournie pour justifier cette descente de police. Selon le personnel de la radio, les soldats auraient accusé FM Liberté, une radio connue pour sa modération, d'avoir "insulté le Président".

Le raid est intervenu alors que la radio diffusait des micros-trottoirs, au cours desquels des citoyens guinéens critiquaient le président Lansana Conté. Au moins six manifestants ont été tués par les forces de l'ordre, le 12 février, dans la banlieue de Conakry, alors que le pays est totalement paralysé par la reprise de la contestation.

Le 27 janvier, au terme d'une grève générale de dix-huit jours, au cours de laquelle au moins 59 manifestants ont été tués, le chef de l'Etat avait accepté de céder une partie de ses pouvoirs à un Premier ministre capable de redresser le pays à la dérive.

Le 10 février, les syndicats, qui mènent la contestation depuis plus d'un an, ont réagi à la nomination à ce poste d'Eugène Camara, un proche du Président, en dénonçant une "provocation supplémentaire". Ils ont exigé sa démission immédiate et appelé à la reprise de la grève générale.

Depuis Paris, une dépêche de Leonard VINCENT, Bureau Afrique / Africa desk, Reporters sans frontières / Reporters Without Borders, partenaire d’aminata.com 

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