Centrafrique : les fonctionnaires de Birao en grève pour être mis en sécurité

30 Juin 2009 , Rédigé par Afp Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

BANGUI (AFP) — Les fonctionnaires centrafricains de Birao (nord-est) ont entamé une grève illimitée pour exiger d'être mis en sécurité, après des attaques armées qui y ont fait des dizaines de morts en juin, a affirmé mardi un policier ayant fui la ville.

"Les fonctionnaires de l'Etat affectés à Birao sont entrés en grève depuis le 25 juin, et ils exigent que le gouvernement les évacue à cause de l'insécurité", a déclaré ce policier, en expliquant sous couvert d'anonymat avoir lui-même décidé de mettre sa famille à l'abri à Bangui, la capitale.

Aucune source officielle n'a pu être jointe pour commenter cette information.

Selon le policier, environ 100 agents de l'Etat devaient être en service en période normale à Birao, mais une grande partie d'entre eux n'y ont pas fait le déplacement. Ceux qui y sont "ont tous arrêté le travail pour une durée indéterminée", a-t-il assuré.

"Moi même, je risque des ennuis au plan professionnel (...) mais je n'entends pas reprendre service à Birao", a-t-il dit.

Selon le policier, les fonctionnaires réclament également leurs salaires.

En mai, le gouvernement avait sommé tous les agents de l'Etat "de se rapprocher des banques pour ouvrir un compte" pour désormais percevoir leurs salaires.

Le 6 juin, des dizaines d'hommes armés ont attaqué à Birao un site de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR, ex-rébellion), faisant au moins 27 morts selon des témoins. Le 21 juin, un autre assaut y a fait dix morts, selon l'ex-rébellion.

Le policier interrogé par l'AFP a fait état de 43 morts et 16 blessés, incluant combattants et civils.

L'UFDR engagée dans le processus de paix a attribué ces deux attaques à des Kara, ethnie minoritaire en son sein, qui contestent la direction de Zakaria Damane, chef du mouvement.

En avril 2007, l'UFDR a signé avec Bangui un accord de paix, s'engageant notamment à cesser les hostilités dans une large part du nord-est centrafricain dont elle contrôlait plusieurs localités. Un de ses responsables a fait son entrée en janvier au gouvernement sur recommandation d'un forum sur la paix dans ce pays.

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