CENTRAFRIQUE - OBSEQUES NATIONALES : HOMMAGES RENDUES AU PROFESSEUR SIMON BEDAYA NGARO

17 Février 2006 , Rédigé par ACAP Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

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Obsèques du Professeur Bédaya Ngaro
(Agence Centrafrique Presse 16/02/2006)
( 16/02/2006)


Bangui, 16 fév (ACAP)- Les obsèques officielles du Professeur Simon Bédaya Ngaro, membre de l’Académie Française de Chirurgie e ancien ministre des Affaires étrangères, décédé à Lyon (France) le dimanche 29 janvier dernier, se sont déroulées dans la matinée du jeudi 16 février 2006, à l’Université de Bangui, en présence du Président de la République, François Bozizé a constaté un journaliste de l'ACAP.

Devant un millier de personnes rassemblées dans la cour de l’université, Plusieurs orateurs se sont succédé pour témoigner des qualités professionnelles et humaines qui avaient valu au médecin Ngaro d’être gratifié par ses compatriotes de la formule en vogue dans les années 70 : « A ba vie ti mo na docteur Ngaro » (En sango, langue nationale : cela ne regarde que ta vie avec le docteur Ngaro).

Pour le docteur Justin Ndoyo, issu de la première promotion de médecins formés à la Faculté des sciences de la santé (FACSS) de Bangui, le professeur Simon Bédaya Ngaro était « un personnage légendaire » dont « On ne peut citer toutes les initiatives menées pour former des cadres de la santé de haut niveau et compétitifs pour son pays ».

Ancien assistant du défunt professeur Ngaro, le Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins Pharmaciens et Chirurgiens Dentistes, le docteur Jacques Ndémanga, a mis en exergue le savoir-faire et la maîtrise qui avait conduit ce chirurgien d’exception « à donner à la pratique de cet art une dimension spectaculaire où se mêle à la fois l’autorité, la technicité et l’enseignement. »

« Je me rappelle que lors de ses interventions, la salle d’opération était souvent littéralement transformée en un orchestre où chacun, sous la direction du maestro, devait jouer sa partition à la perfection car la moindre fausse note était immédiatement remarquée et sanctionnée», a conclu le docteur Ndémanga.

Chargé de prononcer l’oraison funèbre de feu le professeur Ngaro, le ministre de l’Education Nationale, M. Charles Armel Doubane, a retenu comme héritage le modèle de patriotisme de celui « qui a tout sacrifié pour, aussitôt ses études terminées, revenir dans son pays et apporter sa contribution multiforme à son développement. »

A ces témoignages s’ajoutent de nombreux anonymes arrachés à la mort par l’illustre disparu, à l’exemple de M. Pierre Claver Ngbanga (47 ans), photographe à l’Agence Centrafrique Presse (ACAP), qui dit avoir « un respect et un souvenir indélébile pour cet homme ».

Victime, le 2 août 1975, d’un accident de la circulation lors duquel il eut 3 côtes broyées, le lycéen de condition modeste qu’il était eut la vie sauve après 9 mois d’hospitalisation et une greffe tentée par ce virtuose de la chirurgie à l’aide d’os prélevés sur un chimpanzé.

Premier centrafricain agrégé de médecine en 1975, le professeur Ngaro est né le 28 Mai 1936 à BEDAYA 1, petite bourgade situé près de Paoua (485 km au nord de Bangui).

Entré en politique en 1979 sous les couleurs du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, ancien parti au pouvoir), il devient Ministre d'Etat à la Santé et aux Affaires Sociales ( 1979), puis Ministre des Affaires Etrangères (1980 – 1981) dans les gouvernements formés par feu le président David Dacko après la chute de l’empereur Jean-Bedel Bokassa.

Après la victoire de son parti aux élections générales de septembre 1993, il retrouve le Ministère des Affaires Etrangères et de la Francophonie, qu’il quittera en 1996 pour servir comme conseiller diplomatique à la Présidence de la République jusqu’en 2003.

Lamba/ACAP

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