GABON - FORMATION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT : DES ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES ?

31 Décembre 2005 , Rédigé par INTERNET-GABON Publié dans #NOUVELLES D'AFRIQUE

FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

 

NOUVEAU GOUVERNEMENT: La dissolution du Parlement, une épée de Damoclès ?
(Internet Gabon 30/12/2005) 30/12/2005)


La rumeur s'amplifie sur l'éventualité des élections législatives anticipées afin de permettre au président réélu de former une équipe qui tiendrait compte des nouveaux équilibres, faisant de facto de la fonction de député la condition sine qua non pour entrer au gouvernement.

ON est donc entré dans une nouvelle zones de turbulence et les rumeurs vont bon train sur la sortie de tel ou tel ministre. Tout le monde tremble à l'idée de se voir éjecter. Une véritable psychose qui n'épargne personne. Rues et quartiers de Libreville, se sont transformés en une sorte de baromètre politique où le moindre fait ou geste des membres de l'équipe actuelle est disséqué et analysé avec soin. A chaque conseil de ministres, on croit savoir que c'est le dernier. Les communiqués finaux sont suivis avec une attention plus soutenue que d'habitude. Un peu comme si la dissolution viendrait de là. La fin du scrutin présidentiel à sonné le tocsin et pour beaucoup, le chant du cygne est déjà là.

Mais comme personne ne sait exactement à quelle sauce il va être mangé, on fait des pieds et des mains pour bien montrer qu'on a mouillé le maillot pendant la campagne et Que tel ou tel résultat est le fait De soi. Des sorties peu innocentes en fait où tout le monde voit tout le monde venir. Depuis son palais de marbre, Omar Bongo Ondimba observe ce manège, quelque peu amusé. Le président réélu est en effet l'homme le mieux placé pour, savoir qui a fait quoi. Il détient, en dehors des résultats, le comportement de chacun sur le terrain. Et sur ce plan précis, les carottes sont vraiment cuites pour certains, du moins, si l'on s'en tient à ce détail.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'une terrible rumeur s'amplifie dans l'opinion : le président pourrait dissoudre le Parlement afin de disposer d'une majorité qui tiendrait compte du nouvel équilibre politique. Sans doute,

la plus mauvaise nouvelle depuis la fin du scrutin des 25 et 27 novembre. Et pour tous ceux qui sont en poste, des

durs moments d'anxiété et d'angoisse.

Personne ne sait si, en se retournant devant les électeurs, on lui renouvellerait sa confiance. Ces choses-là sont tellement volatiles. Beaucoup, entre 2001 et 2005, ont dû probablement manger leur pain blanc. Voilà pourquoi le pays bouge.

La dissolution aura-t-elle lieu ? La question taraude les esprits et certains seraient déjà en campagne de prévention. Ceux qui ont été désignés coordonnateurs de campagne et qui n'avaient pas de mandat électif, rêvent de prendre leur revanche, croyant leur heure arrivée. Et si c'était vrai ? La perspective de belles empoignades dans un climat délétère, fait de rancoeur et de coups bas serait alors le point focal de la vie politique du pays, après la présidentielle.

Selon certaines indiscrétions, les électeurs ont promis d'en faire voir des vertes et des pas mûres, à ceux qui les ont arnaqués pendant près de quatre ans. C'est surtout dans les provinces où les fêtes tournantes ont eu lieu qu'on observera les plus belles empoignades. On sait que les populations ragent de rendre gorge pour les multiples entourloupes dont elles ont été victimes à cette occasion. Cela promet donc. Et du coup, une autre perspective, celle de la formation du prochain gouvernement, ne procure plus beaucoup d'appétit. Si en effet on doit sortir dans six mois parce qu'on aurait perdu les législatives, on comprend la tiédeur qui s'est emparée de ceux qui frappaient au portillon. Et c'est loin d'être Joué d'avance.

En même temps aussi, on replonge dans une fièvre politique ou beaucoup pourraient fatalement laisser des plumes. Sans le dire expressément, il y a une réalité aveuglante jusqu'ici masquée par la ferveur de l'élection présidentielle. Les quarante partis et associations politiques qui ont soutenu le candidat de la majorité rêvent tous aussi autant que les hiérarques du Parti démocratique gabonais (PDG), de faire partie de la prochaine équipe. Sur la foi de quels arguments leur refuserait-on alors ce droit ? La légitimité des urnes pourrait donc venir à la rescousse de ceux qui auront la lourde tâche de former le nouveau cabinet.

Pour Omar Bongo Ondimba et son futur Premier ministre, la tâche s'annonce rude et les attentes des populations, toujours aussi nombreuses et urgentes. Ce qui expliquerait en partie les tergiversations observées depuis la fin du scrutin présidentiel. Le choix pourrait être cornélien : reconduire tout le monde tout de suite, avec, bien sûr, quelques réaménagements en attendant la dissolution. Ou former une vraie équipe avec de nouvelles têtes. Une équipe irait jusqu'à fin décembre 2006. Après, on ravisera.

Cette hypothèse paraît tout autant vraisemblable que celle d'une dissolution. Pour sûr au moins, le climat actuel nourrit autant d'ambitions que d'incertitudes.


Source : Journal L'Union Plus du 30/12/2005

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