LE DIALOGUE, VOIX DU PEUPLE

13 Mai 2007 , Rédigé par le confident Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

population.jpgLes autorités centrafricaines promettent et prêchent le dialogue mais curieusement ne sont pas prêtes à organiser le dialogue réclamé par toutes les forces vives de la Nation, tant de l'Intérieur que de la diaspora. Finalement, on ne comprend plus l'ambiguïté de l'attitude des autorités. Le chef de l'Etat, le général François Bozizé avait pourtant accepté dans une de ses adresses à la Nation, l'idée de l'organisation d'un dialogue inclusif. Le Pasteur Isaac Zokoé avait même été mandaté pour déblayer le terrain. Le comité des sages s'était mis à l'œuvre en commençant un travail préliminaire dont les résultats ont été déposés sur la table du gouvernement notamment du Chef de l'Etat.
Depuis, la présidence par son Porte-parole interposé coupe court aux rumeurs en annonçant que le pasteur Zokoé n'assurera pas la présidence du dialogue, si dialogue devait avoir lieu. Mais malgré les dispositions du Chef de l'Etat pour un dialogue inclusif, un combat d'arrière-garde de certains caciques du pouvoir se mêne dans l'obscurité. Certains de ces caciques imbus de pouvoir ne veulent pas céder la part du juteux cadeau, comme le pouvoir ne peut se concevoir qu'en termes de gâteau. A la mangeoire, ils ne tiennent pas à céder une seule parcelle si minime soit-elle sort elle de ce qui leur permet de vivre dans l'opulence et l'insolence. Mais l'entourage et les proches du Chef de l'Etat ne sont pas tous aveuglés par le pouvoir. Plus réalistes, ils pensent que ce n'est que la paix qui permettra du régime de survivre. Partisans du dialogue inclusif dont le chef de l'Etat n'a toujours pas fixé la date, ils se préparent à défendre les acquis du pouvoir au cas ou les assises auraient lieu. Malheureusement, ces partisans du dialogue sont tellement peu nombreux qu'ils ne sont pas écoutés. La preuve, c'est que le président François Bozizé a choisis la technique de l'usure par le temps et l'affaiblissement des mouvements rebelles. C'est pourquoi le pouvoir a opté pour la pratique des accords séparés. Le premier accord dont les négociations ont été gardées sécrètes jusqu'à sa signature paraissait résoudre les problèmes avec le mouvement de Abdoulaye Miskine. Le temps d'un feu de paille, martin Kounta Madi a préféré regagner la Libye au lieu de vivre la galère (malgré les efforts du gouvernement). Le deuxième accord signé avec Zacharia Damane de l'UFDR a tout autant surpris que le premier. Mais peu de temps, la sincérité et l'euphorie semblent avoir marqué le pas et cédé la place à la suspicion, ce poison qui gangrène la paix en république centrafricaine.
Malgré les pressions faites sur AM. Droko Djotodja et Abakar Sabone, toujours en prison à Cotonou au Bénin, ces derniers raidissent leur position et réclament la tenue d'un véritable dialogue en lieu et place d'arrangement parcellaires qui se concluent dans des conditions souvent obscures.
La RCA nous disait un homme politique est un grand malade qui a besoin d'être diagnostiquée de fond en comble.
Pour ce faire, elle a besoin d'un collège de médecins à son chevet, chacun, maître dans sa spécialité. Ces cerveaux réunis peuvent trouver l'origine des maux dont souffre le pays et appliquer la thérapeutique adéquate. Or ce qui se passe en ce moment est un tâtonnement qui ne permettra jamais d'éradiquer les maux dont souffre la république centrafricaine. Les autorités selon ce même homme politique préfèrent faire appel aux médecins individuellement et le malade continue à se tordre de douleur.
L'image est poignante et elle évite l'improvisation, la précipitation et l'amateurisme car les accords parcellaires ne sont la solution globale. La RCA a besoin de marquer une pause et de se voir dans un miroir afin de se réconcilier avec elle-même. Et le cadre approprié où doivent se retrouver les protagonistes de la crise actuelle est un dialogue inclusif.
Cela fait presque déjà deux ans, que les jeunes, les femmes, la société civile et les hommes de bonne volonté réclament le dialogue. Le pouvoir ne pourra continuer à être sourd aux appels qui viennent de partout car la voix du peuple, c'est la voix de Dieu.
Jeudi 10 Mai 2007
John Smith

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