Centrafrique - Insécurité : ATTAQUE MEURTRIÈRE A SANGBA DANS LE BAMINGUI-BANGORAN

5 Mai 2007 , Rédigé par le confident Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

thumbnailcaox0tig.jpgDécidément, la région septentrionale de la République Centrafricaine est en danger. Les Préfectures économiques de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran reste dans « l'œil du Cyclone », synonyme de l'insécurité chronique et mortel pour la population civile.
La Commune touristique de Sangba, située à quelques 80 km de Ndélé capitale du Bamingui-Bangoran, vient de faire l'objet d'une attaque meurtrière lundi dernier. On ne sait dans quelles circonstances exactes, l'attaque a été perpétrée au grand dam des activités touristiques centrafricaines, mais des informations de sources crédibles attestent que les assaillants lourdement armées ont pris pour cible une Société de chasse dont l'un des responsables (un ressortissant français de surcroît…) s'apprêtait à faire mouvement en direction de Ndélé pour y payer, taxes et redevances. Des recettes pour l'Etat !
C'est à ce moment précis que le guide de chasse français, le nommé Daniel Breton, un habitué du coin qui est d'ailleurs revenu plusieurs fois à Sangba et dans les environs avec des chasseurs professionnels, a été violemment attaqué avec son équipe. Une attaque surprise qui n'a laissé de chance à personne, car Daniel Breton a vu sa tête éclater par une projectile puissant, tendis que son chauffeur centrafricain trouvera la mort dans des circonstances jugées somme toute horrible. Car faire sauter des têtes à l'arme lourde relève de l'horreur et d'une violence inouïe. Une pratique digne des terroristes sans état d'âme.
A la question de savoir qui sont les assaillants de Sangba, les survivants de ce carnage sont formels : ce sont des rebelles soudanais lourdement armés ! A souligner aussi que dans cette attaque meurtrière, deux femmes d'origine centrafricaines ont été grièvement blessées. Opérées à deux reprises sur place, leur état est jugé désespéré, car elles sont depuis dans le coma. Une preuve de plus de l'horreur indescriptible de cette attaque sauvage et meurtrière…
La situation est si grave que le Docteur Chardonnet qui s'occupe sur place de la santé des animaux, a décidé de plier bagages et de quitter les lieux pour une raison évidente d'insécurité caractérisée. Ceux qui ont pu arriver sur les lieux, parlent à juste titre de carnage. De quoi donner le « haut le cœur » à n'importe quel être sensible…
Mais que font les rebelles soudanais dans cette contrée à plus de 250 Km de Birao désormais sécurisée par la présence militaire française en appui aux FACA et à la FOMUC ? C'est la question qui vient tout naturellement à l'esprit de n'importe quel observateur de la situation qui prévaut depuis la fin de l'année 2006 dans le fameux « triangle de la mort » aux frontières du Tchad et du Soudan en proie à des rébellions armées.
Une question pertinente qui laisse penser que malgré la relative maître de la situation à Birao et ses environs, l'armée centrafricaine et l'armée française ne sont pas encore venues à bout des bandes armées qui écument la région. Car comment des rebelles soudanais peuvent-ils traverser une zone apparemment sécurisée par un puissant dispositif militaire français pour venir attaquer la Commune de Sangba située dans la Préfecture de Bangui-Bangoran ?
Deux hypothèses s'imposent ici. La première c'est que les rebelles ou braconniers qui ont l'habitude de « squatter » le territoire centrafricain en quête de razzias et de butin. En d'autres termes, ils seraient présent à l'intérieur du territoire centrafricain au nez et la barde des puissants moyens de surveillance aérienne dont dispose pourtant le détachement français basé à Birao.
La seconde hypothèse, c'est que ces rebelles soudanais ne seraient que des mercenaires étrangers qui ont combattu récemment aux côtés des rebelles centrafricains de l'UFDR qui venait de signer un accord de paix avec le gouvernement de Bangui. A ce titre, ils n'ont pas encore quitté le territoire centrafricain et constituent de fait une menace réelle pour la paix civile, la sécurité et les activités économiques dans cette région. Une région située dans un « arc de cercueil » qui va de Bocaranga à Birao en passant par Kabo, Kaga-Bandoro, Ndélé plus que jamais menacée par les coupeurs de route, les bandes armées et les groupes rebelles qui utilisent effectivement des mercenaires tentés de s'autofinancer en semant la terreur et la mort partout ou ils passent comme à Sangba. Ce qui repose brutalement la question récurrente de la sécurisation totale du pays…


Jeudi 03 Mai 2007
Oscar Banalé

http://www.leconfident.net

Partager cet article

Commenter cet article