Niger : coup d’Etat au pays de l’uranium

19 Février 2010 , Rédigé par Tribunal des Droits Humains Publié dans #NOUVELLES D'AFRIQUE

822123_niger.jpgBerne/Lausanne, swissaid - Un coup d’Etat est intervenu le 18 février au Niger, pays sahélien parmi les plus pauvres de la planète. Mais également 3e producteur mondial d’uranium et bientôt de pétrole, sans que la population n’en tire profit. L’organisation suisse de coopération au développement SWISSAID apporte ainsi un appui à des organisations de la société civile qui luttent en faveur d’une gestion transparente des revenus miniers.

Le Niger, où SWISSAID est présente depuis de nombreuses années, fait l’objet de nombreuses convoitises en raison de ses importants gisements d’uranium, d’or et de pétrole que se disputent des compagnies françaises, chinoises, canadiennes, entre autres. La compagnie nucléaire française Areva, qui alimente également en uranium les centrales nucléaires suisses est très impliquée.

Aujourd’hui, l’uranium et le pétrole sont une nouvelle fois au cœur de turbulences dont les premières victimes sont avant tout les populations les plus déshéritées. Des manifestations de protestation avaient également été organisées l’année dernière, lorsque le président Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir, avait modifié la Constitution afin de pouvoir briguer un nouveau mandat.

Au Niger, SWISSAID apporte un appui à des organisations de la société civile qui luttent avec courage en faveur d’une gestion transparente des revenus miniers dans ce pays qui figure parmi les plus pauvres de la planète. L’année dernière, lors d’une conférence organisée par SWISSAID à Zurich sur cette question, un de ses représentants avait déploré « l’opacité qui entoure les contrats pétroliers et miniers signés entre le Niger et des firmes étrangères », et demandé davantage de transparence, afin que les richesses du sous-sol nigérien contribuent à améliorer les conditions de vie de la population qui croupit dans une misère sans issue.

SWISSAID, dont les projets agricoles et liés à l’accès à l’eau potable ne sont pas affectés par le coup d’Etat, estime que ces événements confirment la pertinence de son engagement aux côtés d’organisations de la société civile qui, en luttant en faveur d’une gestion transparente des revenus pétroliers et miniers, jouent un rôle de premier plan dans l’émergence de contre-pouvoirs et d’une démocratisation de la vie politique.

Le Niger fait partie des pays qui adhèrent au processus de l’ITIE, l’Initiative pour la transparence des industries extractives, lancée en 2002 et qui réunit des représentants d’organisations de la société civile, des compagnies minières et du gouvernement nigérien. La Suisse a adhéré en juin 2009 à cette initiative, qui mise sur l’intérêt bien compris de l’ensemble des parties concernées. SWISSAID avait joué un rôle important dans l’adhésion de la Suisse à cette initiative.

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