HOLLANDE APPELLE L'ONU A JOUER UN RÔLE PLUS IMPORTANT EN CENTRAFRIQUE

Un appel à l'aide. Ce vendredi le président français qui s'entretenait avec le Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, a demandé à ce que l'ONU «joue un rôle plus important encore dans la période de transition en Centrafrique». François Hollande a d'abord remercié l'organisation d'avoir encouragé le déploiement de forces de la Misca, mission internationale de soutien de la Centrafrique. 

François Hollande a également rappelé à Ban Ki Moon que l'action de la France avait pour but «de protéger l'ensemble de la population centrafricaine des exactions commises à son encontre, sans discrimination».

Dans la soirée, dans un communiqué, les Nations unies ont annoncé qu'elles comptaient intensifier les discussions sur l'éventuel déploiement d'une force de maintien de la paix en Centrafrique. «Des consultations supplémentaires entre des membres du Conseil de sécurité et l'Union africaine vont avoir lieu dans les prochains jours», a indiqué l'ONU.

Les soldats français débordés

Alors que la Centrafrique s'enfonce toujours plus chaque jour dans la spirale de la violence, les effectifs français de l'opération Sangaris semblent dépassés. Les quelques 1 600 militaires ont la lourde tâche de désarmer les ex-rebelles de la Séléka et des Anti-Balaka. Mais ces derniers doivent faire face au regain de violences dans la capitale, Bangui, comme dans les provinces.

Le pays compte ses morts : ce jeudi, un charnier contenant une trentaine de cadavres a été découvert au nord de Bangui. La Croix Rouge évoque un millier de victimes depuis le début des violences, le 5 décembre 2013. Les échanges de tirs rythment les jours comme les nuits dans la capitale.  

Toujours aucun soutien de l'Europe sur le terrain

Les Etats membres de l'Union européenne ne décideront qu'en janvier d'un éventuel soutien en Centrafrique. Réunis le 19 décembre  à l'occasion d'un sommet sur la sécurité, les Etats membres ont reporté à 2014 le cas centrafricain. François Hollande, qui espérait un soutien de ses pairs pour une opération de maintien de la paix, n'a reçu l'aide que de la Pologne. Varsovie enverra 50 soldats en République Centrafricaine. 

«Les Etats manquent de volonté politique pour une défense commune en Europe», expliquait l'UMP Arnaud Danjean, eurodéputé spécialiste des questions de défense. La Centrafrique est un cas très compliqué. «Le Mali, concernait davantage de pays car nous avions une réelle menace terroriste, une menace commune. Pour la Centrafrique, on parle d'un drame humanitaire, et même si les Etats sont touchés par la situation, ils pensent qu'il n'y a pas de menace pour leur propre sécurité».