CENTRAFRIQUE : MICHEL AM DJOTODIA DÉCLARE ÊTRE LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

24 Mars 2013 , Rédigé par RFI Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

05068531847362334.jpgLes événements se précipitent à Bangui. Alors qu'elles étaient samedi soir aux portes de la ville, les forces de la Seleka ont pris le contrôle de la capitale centrafricaine ce dimanche 24 mars. Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le président François Bozizé a quitté la ville. En proie aux rumeurs, la ville vit des heures décisives, et de nombreux pillages ont lieu. La rébellion de la Seleka a appelé les forces de la Fomac et les soldats français à l'aider à sécuriser la ville. Suivez avec nous le déroulement d'une journée cruciale pour l'avenir de la Centrafrique.

Les horaires sont donnés en temps universel (TU). Suivez aussi les événements sur le compte Twitter @RFIAfrique

18:31 (TU) - Michel Djotodia a déclaré être le nouveau président de la république centrafricaine.

18:07 (TU) - Le général sud-africain Xolani Mabanga, directeur de la communication de l'armée, a confirmé ce dimanche à RFI la mort de plusieurs soldats lors de combats entre les rebelles de la Seleka et les troupes sud-africaines qui ont eu lieu, notamment samedi, dans la banlieue de Bangui. Il y a eu des victimes dans les deux camps, a-t-il affirmé, assurant par ailleurs que les troupes africaines sont désormais « hors de danger ». Il a refusé de préciser combien d’hommes sont déployés en Centrafrique.

17:55 (TU) -Selon notre envoyé spécial à Bangui, la FOMAC a commencé à réaliser des patrouilles de sécurisation dans les rues de Bangui.
Des soldats français sont également en opération dans les rues de la capitale, effectuant des escortes de ressortissants français.
Par ailleurs, des tirs sporadiques se font encore entendre dans la ville, mais il semble que les combats se soient largement calmés.

17:40 (TU) -Le président de la République française a « suivi avec une grande attention l’évolution de la situation » en Centrafrique, écrit l’Elysée dans un communiqué qui confirme également la décision de la France de renforcer sa présence militaire à Bangui «afin d’assurer, si nécessaire, la protection des Français qui y résident.»
Le communiqué de l’Elysée appelle « les groupes armés à respecter les populations civiles » et plaide pour le « dialogue autour du gouvernement issu de l’accord de Libreville. » Les services de l’Elysée précisent également que François Hollande s’est « entretenu avec le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon et son homologue tchadien, Idriss DEBY, Président en exercice de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale, de l’évolution de la situation en RCA. »

17:10 (TU) -Des tirs sporadiques se font toujours entendre dans Bangui, selon notre correspondant sur place. Les rebelles de la Seleka justifient ces tirs par le fait qu’ils sont en train de faire des « vérifications », et évoquent des « poches de résistance. »

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16:30 (TU)- Le Comité international de la Croix-Rouge « lance un appel pour que le personnel médical et les secouristes puissent avoir accès aux blessés et mener leur travail sans être inquiétés», dans un communiqué rendu public ce dimanche. Le CICR, fait état de « beaucoup de blessés » à Bangui. « Les structures médicales n'arrivent pas à faire face à cet afflux. Les fréquentes coupures d'électricité entravent le fonctionnement des installations médicales et peuvent avoir des conséquences dramatiques sur les personnes qui ont besoin de soin », a déclaré Georgios Georgantas, chef de la délégation du CICR en Centrafrique.

15:35 (TU) -Il y a désormais 600 soldats français à Bangui. Un contingent de 250 soldats français est arrivé à Bangui dès samedi. Une autre compagnie, forte de 150 hommes, est arrivée ce dimanche depuis Libreville, au Gabon, où des forces françaises étaient pré-positionnées.

15:20 (TU) - D’après une source « proche du dossier », citée par l’AFP, 350 soldats français ont été envoyés en renfort.

14:50 (TU) - Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS, invité ce dimanche sur l’antenne de RFI, s’est interrogé sur l’évolution des moyens à la disposition des forces de la Seleka. « On peut quand même se poser des questions sur l’importance du matériel lourd qu’ils ont. Qui peut, pour une part, relever du pillage des arsenaux dans les villes conquises, mais qui semble avoir une autre origine, également », a soulevé le chercheur.

Il a également pointé le renforcement de l’encadrement militaire du mouvement : «Ce qui frappait, dans les mouvements dans les années 2000, c’est le fait que beaucoup de gens n’avaient pas de très bonne formation militaire. Là, on voit qu’il y a eu un renforcement. Est-ce que cela veut dire qu’il y a eu la jonction d’autres mouvements armés, qui étaient un peu en déshérence au Darfour et se sont joint ? On prononce des noms de chefs ouaddaïen ou d’anciens chefs tchadiens. Je crois que c’est vrai». (Relire également l'interview de Roland Marchal sur les origines de la situation en Centrafrique, du 19 mars dernier.)

14:25 (TU) - Les scènes de pillages continuent dans la capitale. D’après un témoin qui a vécu la scène, la cathédrale de Bangui a été « visitée » par des pillards six fois depuis le début de la matinée. A 14h15 (TU), des tirs se faisaient encore entendre dans le centre ville de Bangui, selon ce témoin.

13:49 (TU) -Dans un communiqué, Laurent Fabius a confirmé le départ de Bangui du président centrafricain François Bozizé. « Alors que se confirme le départ de Bangui du président Bozizé, j'appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue », a-t-il précisé.

13:00 (TU) -Des éléments de la Seleka « paradent » dans les rues de Bangui en tirant en l'air, selon un témoin. « Ils sont acclamés par la population », précise cet habitant

12:00 (TU) -Selon une source de la Fomac, les rebelles contrôlent la ville, même si il y a encore quelques poches de résistance.

11:00 (TU) - Il ya encore des tirs dans Bangui, selon notre envoyé spécial dans la capitale centrafricaine. Selon lui, des pillages auraient par ailleurs toujours lieu. Les soldats de la Fomac et les troupes françaises pourraient répondre positivement à l'appel de la Seleka, afin de sécuriser la ville. Les soldats sud-africains auraient également été récupérés par la Fomac. Les rebelles se sont emparés de la radio nationale.

10:30 (TU) -Le porte-parole de la rébellion de la Seleka a appelé  la Fomac et des éléments français présents à Bangui à se déployer dans Bangui, afin de les aider à sécuriser la ville.

10:00 (TU) - D'après notre envoyé spécial à Bangui, la situation demeure tendue et des tirs se font encore entendre dans la ville. Des scènes de pillages, dans des supermarchés ou chez des particuliers ont été observées dans la capitale. Certaines sources parlent du pillage de domiciles de responsables du régime Bozizé. Ces actes pourraient être tout aussi bien le fait de membres de la Seleka ou de civils voulant profiter de la situation insécuritaire. Des soldats français ont été apperçus aux abords du Lycée français, et des soldats de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) seraient également en ville pour assurer entre autre la protection des diplomates. Les soldats français pourraient participer à la sécurisation de la ville, pour éviter la multiplication des pillages notamment.

09:03 (TU) -Le président Bozizé serait en fuite. La France demande à ses 1 250 ressortissants de rester chez eux et réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

08:48 (TU) - Les rebelles annoncent avoir pris le palais présidentiel. « Nous avons pris le Palais présidentiel », a annoncé le colonel Djouma Narkoyo à l'AFP, tout en présisant que « Bozizé n'y était pas ». Il a ajouté: « Maintenant, nous allons nous rendre à la radio (nationale) pour que le président de la Seleka (Michel Djotodia) prenne la parole ».

08:30 (TU) -Des tirs ont été entendus aux abords du palais présidentiel. Aucune information fiable concernant le lieu où se trouve le chef de l'Etat.  « Nos troupes sont autour du palais. Nous sommes face aux dernières forces fidèles au président François Bozizé », a déclaré Eric Massi, le porte-parole de la Seleka, depuis Paris.

« Nous souhaitons le départ immédiat du président François Bozizé, ainsi que l’arrêt des combats dans la capitale. Nous demandons aux forces centrafricaines de ne pas combattre : il s’agit d’assurer la protection des civils dans la capitale », a également déclaré Eric Massi, ce dimanche sur les ondes de RFI.

Interrogé sur les coupures de courant, et notamment sur le risque qu’elles font peser sur les patients hospitalisés, Eric Massi a assuré « avoir conscience du problème ». « C’est une action qui doit être mené d’urgence », a-t-il affirmé. « La coupure d’hier a été réalisée au moment du combat sur Bouali. J’espère que les équipes techniques vont pouvoir se mettre en œuvre très rapidement. »

08:15 (TU) - Depuis ce matin, les rebelles de la Seleka sont entrés dans la capitale. Alors qu'ils étaient hier cantonnés au PK12 (point à 12 km du centre), des accrochages auraient eu lieu plus près du centre cette matinée.

23 mars -Face à l'avancée des troupes de la Seleka, l'aéroport de Bangui Mpoko a été sécurisé par les troupes françaises, qui ont reçu des renforts ce samedi 23 mars.


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