CENTRAFRIQUE ÉLECTIONS 2011 : FRANçOIS BOZIZÉ SALIT LE NOM DE DIEU

31 Janvier 2011 , Rédigé par AFRISCOOP Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

(arton3001.jpgAfriSCOOP Analyse) — Voilà une crise politique d’une grande importance qui va encore retarder “pour rien” le développement de la République centrafricaine. Les observateurs de la vie politique en Afrique centrale sentaient venir le coup. Il est maintenant implacable… Qui a tord, qui a raison ?

 

Les multiples reports des joutes électorales en Centrafrique n’y ont rien fait. Les élections du week-end dernier au pays de Barthélemy Boganda n’y auront pas servi à solutionner les différends politiques dont les plus récents remontent à 2005. Du moins, si l’on scrute la position des opposants sur ces joutes électorales, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote. L’ancien président Patassé (qui fut au pouvoir de 1993 à 2003) est le dernier candidat à avoir douté de la sincérité de l’organisation des législatives et de la présidentielle de ce 23 janvier 2011. Il a exprimé cette position ce 27 janvier 2011.

Quelle légitimité pour le pouvoir Bozizé ?

Parmi les cinq candidats qui étaient en lice pour la présidentielle du 23 janvier dernier, François Bozizé a été de ceux qui ont le plus invoqué les paroles divines pour justifier ses actions politiques. Une juste continuation en fait de la conception que fait le clan Bozizé du pouvoir depuis 2005, année de la première élection de “l’ex-général” à la magistrature suprême. Les vieux démons de la division vont-ils être remis en scelle à l’issue de ces élections ? Certainement, oui, car les opposants au pouvoir de Bangui ont déclaré qu’ils ne vont pas reconnaître les résultats qui seront proclamés. Un scénario à la togolaise ou même à l’ivoirienne est donc en cours de matérialisation en Centrafrique. Quelle légitimité auront les résultats qui vont être proclamés dans les prochaines heures, quand on sait que des représentants de l’opposition au sein de la Commission électorale ont démissionné ? Le “reliquat” de cette Commission va donc rendre publics des résultats que l’on pourra taxer d’être « unilatéraux » !!

Si ce schéma sus-décrit se matérialise dans les prochains jours, il confirmera tout juste les accusations portées par les opposants contre le pouvoir de Bangui. F. Bozizé et son parti, le Knk (Kwa na kwa), ne veulent pas du tout quitter le pouvoir. Même contre l’avis du peuple centrafricain. Une population que “l’ex-général” Bozizé a toujours prétendu défendre, depuis qu’il a opéré un putsch en 2003. Dans la foulée de ce coup d’Etat, le “nationaliste” Bozizé avait promis de ne pas se présenter à la présidentielle de 2005. Les délices du pouvoir ont fait le reste.

Où est donc la justice divine que chante l’entourage présidentiel ? Pourquoi la foi dans le Tout-Puissant n’a pas encore permis au croyant Bozizé de poser les bases du développement dans son pays ? Si les valeurs républicaines et nationalistes étaient vraiment répandues dans le Knk, les élections du 23 janvier auraient pu être mieux organisées, à défaut des marques de développement que le pouvoir de Bangui n’a pas pu imprimer au pays depuis 2005 ! A quoi ont servi les millions de fcfa investis dans l’organisation de ces scrutins ? Visiblement, ces fonds n’ont pas été utilisés à bon escient. Des listes électorales écrites à la main, des listes électorales affichées seulement à quelques heures du jour du scrutin en témoignent à suffisance. L’Ua et l’Ue observent pour l’heure leur habituel silence troublant devant ce tableau. Pauvre population centrafricaine. Ton malheur vient d’une minorité de tes fils.

Ce n’est donc pas pour rien que les Centrafricains demeurent nostalgiques de l’ère Bokassa !! Ils n’ont rien à se mettre sous la dent depuis plusieurs décennies.

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