Accord de Cannes : Deby sans illusions

Le Tchad a signé la "déclaration de Cannes" conclue avec le Soudan et la Centrafrique destinée à empêcher des infiltrations rebelles mais ne se fait guère d’"illusions" sur son efficacité, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie tchadienne Ahmat Allam-Mi.

"On ne pouvait rien refuser à Paris, mais on a signé sans illusions", a dit le ministre tchadien des Affaires étrangères. "Dans le passé, cela n’a pas été suivi d’effet", a-t-il ajouté en faisant notamment allusion à l’accord de Tripoli du 8 février 2006.

"Il y a un manque de sincérité en face", a poursuivi M. Allam-Mi, en estimant que les Soudanais "n’acceptent pas la logique d’un règlement pacifique du conflit du Darfour".

Le président tchadien Idriss Deby Itno a quitté Cannes, où se déroule le sommet Afrique-France, dès jeudi soir. Mais le chef de la diplomatie tchadienne a précisé qu’"il n’avait pas claqué la porte". "C’est juste pour attraper un programme qu’il avait très tôt à Paris" vendredi, a-t-il expliqué.

Le texte, appelé "déclaration de Cannes", a été signé jeudi soir par les présidents Omar el-Béchir (Soudan), Idriss Deby Itno (Tchad) et François Bozizé (Centrafrique), en marge du 24e sommet Afrique-France.

Dans cet accord, les signataires s’engagent notamment "à respecter les souverainetés et à ne pas soutenir les mouvements armés, en conformité avec l’accord de Tripoli".