Centrafrique - Elections 2010 : Pourquoi Touadéra importune les chancelleries à Bangui au sujet des élections si François Bozizé milite pour qu’elles soient reportées en 2012 ? Eclairage !

29 Avril 2009 , Rédigé par L'Indépendant Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

Premier ministre et président centrafricain peinent manifestement à accorder leur violon au sujet des prochaines échéances électorales prévues pour 2010 si l’on en croit une source crédible.

Selon nos informations, Faustin Archange Touadéra s’est adressé aux chefs de mission diplomatique que compte la République centrafricaine pour solliciter 9 milliards de Franc Cfa, qui seront, à l’en croire, consacrés aux opérations électorales.

Il leurs aurait expliqué que le gouvernement entendait réactiver l’ancienne Commission Electorale Mixte et Indépendante (CEMI) pour démarrer le recensement électoral et certaines opérations basiques en vue des élections groupées de 2010.

En revanche, si l’on s’en tient à une source digne de foi proche de la présidence de la République, le clan Bozizé, composé du neveu Sylvain Ndoutigaï, ministre d’Etat au mines, du cousin Elie Ouéfio ministre en charge de l’administration du territoire et le très controversé député du quatrième arrondissement Edouard Patrick Ngaïssona, serait revenu d’un conclave à Benzambé dans l’Houam-Pendé, où la question du probable report des élections en 2012 aurait été abordée de long en large.

D’après la source, les gbayas-boys, du nom de code des membres du clan Bozizé, évoque le retard pris par le processus électoral, l’épineux problème des rébellions, conséquence de l’insécurité généralisée sur l’ensemble du territoire national pour caresser l’idée de reporter ces élections en 2012.

Question se pose alors de savoir si l’on s’achemine en Centrafrique vers un probable report des échéances électorales de 2010 à 2012 ? Cette question renvoie à une autre, celle-là, beaucoup plus importante : quelle autorité va conduire les affaires du pays après la fin du mandat de François Bozizé en juin 2010 ?

Deux informations contradictoires qui expliquent la psychose qui s’est emparée de Bangui ces dernières semaines. D’aucuns sont inquiets sur le processus du désarmement qui bat de l’aile, tandis que d’autres, s’attendent à une attaque d’envergure de la rébellion sur la capitale centrafricaine.

C’est ainsi que perspective d’un probable report de ces élections n’émeut ni n’étonne personne. Aussi bien les rebelles, une partie de l’opposition non armée que les tenants du pouvoir, même s’ils ne le disent pas, tout le monde est convaincu que le respect du calendrier électoral est hypothétique.

D’autant que certaines puissances donatrices, notamment la France, se sont d’ores et déjà montré dubitatives sur l’organisation de ces élections en 2010 et sont le moins du monde pressées à mettre la main à la poche. D’ailleurs, une source proche de l’Elysée nous a indiqué sous le couvert de l’anonymat que dans les conditions actuelles, la France ne mettra pas un seul petit centime dans l’organisation d’une élection qui ne sera ni juste ni équitable ni crédible.

Si report des élections devait y avoir, a-t-on déjà pensé à l’autorité qui prendra le relève de François Bozisé dont le mandat expire en juin 2010 ? Passer ce délai, son régime perd toute légalité pour ne pas ramener sur le tapi l’éternelle querelle de sa légitimité.

En tout cas, les spécialistes du droit constitutionnel sauront le moment venu, ripoliner les textes pour colmater les brèches.

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