Interview de Bertrand KEMBA : Conseiller Economique et Financier du candidat Olivier GABIRAULT

28 Février 2005 , Rédigé par COMITE DE SOUTIEN CANDIDAT GABIRAULT Publié dans #INTERVIEWS

Exclusif - interview de Mr BERTRAND KEMBA - EBAUCHES DE SOLUTIONS A TRAVERS LES CENTRES DE GESTION AGREES POUR L'ECONOMIE INFORMELLE : EXEMPLES MALIEN ET CENTRAFRICAIN
(Le Confident 28/02/2005)

LC : Bertrand KEMBA, vous faites partie de l'équipe de campagne du Candidat GABIRAULT en tant que consultant en matière d'économie et de politique fiscale qui êtes-vous, présentez vous pour nos lecteurs ?

Bertrand KEMBA : Je suis Expert Comptable. J'ai créé et dirige une société d'Expertise comptable et de commissariat aux comptes depuis plus d'une décennie à Paris.

LC : Vous avez un grand projet qui consiste en la création des Centres de Gestion Agrée (C.G.A)dans les pays membres du FAGACE (Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique). Expliquez-nous un peu votre projet et en quoi il peut intéresser l'économie Centrafricaine ?

Bertrand KEMBA : L'origine du projet vient en réalité d'une étude que j'avais faite naguère dans le cadre d'un appel d'offre du PARDEP (Projet d'Assistance à la Réhabilitation et au Développement de l'Entreprise Privée) qui dans le cadre de la promotion des PME centrafricaines, recherchait un consultant en vue de proposer des mesures destinées à:

- à faciliter l'accès aux crédits bancaires des petites et moyennes entreprises Centrafricaines,

- à étudier les contraintes liées au recouvrement des créances bancaires,

- à étudier la faisabilité de la mise en place d'un fonds de garanties de crédit bancaire.

J'ai été confronté à de nombreux problèmes découlant des diverses études à mener, compte tenu de la de la prédominance du secteur informel dans l'économie Centrafricaine.

Les conclusions tirées de cette étude ont mis en évidence les difficultés liées :

- à l'accès au crédit bancaire,

- à la garantie des remboursements de leurs dettes par les PME/PMI Centrafricaines une fois le crédit obtenu,

J'ai eu la conviction par la suite qu'une présentation systématique de ces problèmes et la réflexion qui en découle peuvent donner matière à un mémoire d'expertise comptable. D'où mes recherches en vue de réaliser une étude sur les Centres de Gestion agréés adaptés aux spécificités du secteur informel.

Ces Centres devront travailler en partenariat avec les organismes de crédits et les institutions financières pour accroître l'efficacité dans les démarches de crédit, ainsi que le suivi comptable et bancaire des adhérents sollicitant des concours pour augmenter leurs fonds propres.

Voilà en bref la genèse du projet actuel.

LC : Quel bon parcours. Mais quelle est la relation entre votre étude le FAGACE et surtout l'expérimentation de ce projet au Mali ?

Bertrand KEMBA : Au titre de la Rép.Centrafricaine , j'avais été choisi comme Commissaire aux comptes du FAGACE dont le siège est au Bénin. J'ai apporté beaucoup d'innovations à cette institution. A tel point que mon mandat avait été renouvelé à titre exceptionnel pour suivre la mise en oeuvre des réformes que j'avais proposées.

Initialement le concours du FAGACE ne pouvait être sollicité qu"à partir de 500.000.000F CFA d'investissement, ce qui n"est pas à la portée des petits promoteurs. Ce seuil a été ramené à 50.000.000F CFA par la suite.

L'objectif étant d'assumer la pleine rentabilité et la sécurité des ressources, j'ai pensé qu'un partenariat entre le FAGACE et les Centres de Gestion dirigés par les Experts Comptables est gage de succès des projets dont le suivi reste difficile dans les conditions actuelle de fonctionnement du fonds.

Ainsi on peut promouvoir une politique de proximité en ayant des antennes du FAGACE dans tous les pays membres, ce qui permet une saisine facile au lieu d'aller au siège de l'institution à Cotonou pour présenter des projets. Les Instances du FAGACE ayant adopté l'étude menée sur les C.G.A, le Mali a été désigné pour abriter le site expérimental.

LC : En quoi votre projet de Centre de Gestion diffère des autres qui existent déjà ?

Bertrand KEMBA : A ma connaissance aucun Centre de Gestion n'a réussi en Afrique pour le moment. A cela la raison est simple. L'objectif principal des Centres de Gestions en France outre l'aide à la gestion est surtout de faire de l'incitation fiscale en accordant une réduction d'impôts à ses adhérents.

En Afrique où l'activité reste dominée par une économie informelle, la tenue de comptabilité est souvent voeu pieux. Vous ne pouvez pas demander à des opérateurs économiques qui ne paient pas d'impôts ou qui se contentent d'un petit forfait d'impôts d'adhérer à un Centre de Gestion pour bénéficier des facilités fiscales.

La démarche consiste surtout à les imprégner des règles de bonnes gestion à travers un cadre d'appui et de conseil pouvant garantir la pérennité de leurs activités et aussi leur faire connaître l'état réel de leur patrimoine ce qui est souvent indispensable en matière de succession ou transmission d'entreprise.

L'incitation fiscale ne peut donc être le critère fondamental d'adhésion au Centre de Gestion. C'est pourquoi il faudrait y associer des mesures obligatoires dans le cas par exemple des promoteurs dépassant un certain seuil d'emprunt à convenir avec les banques et les pouvoirs publics. Cela peut constituer un début de solution aux nombreux problèmes rencontrés de part et d'autre dans le suivi des emprunts.

D'autres cas d'adhésion obligatoire peuvent être envisagés comme par exemple :

- les entreprises répondant à des appels d'offres publics d'une certaine taille ou le caractère répétitif d'un tel marché.

- les entreprises sollicitant la couverture de la COFACE pour l'exportation etc.…

Dans le contexte économique actuel particulièrement difficile, le Centre de Gestion doit mettre en place un système d'information fiable et rapide qui permet de réagir vite en cas de dégradation de l'activité de l'entreprise.

Les banques disposent habituellement d'informations plus complètes à partir de la gestion des comptes. Elles peuvent donc détecter plus tôt les risques de défaillance des clients à travers l'analyse d'indicateurs liés aux fonctionnements des comptes tels : le rejet des prélèvements, l'augmentation des mouvements débiteurs, la diminutions des mouvements créditeurs qui sont autant des symptômes partir d'une détérioration de la situation financière du client.

C'est à ce stade que le Centre de Gestion en rapport avec la banque doit organiser la prévention si l'entreprise n'a pas pris l'initiative elle-même.

LC: Avez-vous déjà consulté vos confrères pour ce projet ?

Bertrand KEMBA : Il va de soi qu'un tel projet ne peut se faire sans concertation avec les confrères et surtout qu'un bilan critique des précédents échecs en la matière doit être fait.

Le C.G.A. en tant qu'instrument de contrôle et de suivi des opérations après leur financement est susceptible de jouer la médiation et d'apporter la sécurité et la confiance qui manquent la plupart du temps entre opérateurs et système bancaire.

La profession comptable a intérêt à y participer car le Centre de Gestion lui ouvre un nouveau créneau en dehors de ses clients traditionnels qui eux n'évoluent que dans le secteur formel.

Contrairement au cas du Mali où il y a eu beaucoup d'échanges entre les autorités, les confrères et moi, je n'ai jamais reçu de critique de fond sur cette étude à l'heure actuelle de la part des confrères Centrafricains. Pour parfaire ce projet et surtout dans la perspective d'une adaptation aux réalités centrafricaines, j'avais tant sohaité des critiques et suggestions de la part de ceux qui ont eu à parcourir cette étude. Ce qui n'est pas le cas malheureusement. Je pense que la profession comptable dans notre pays, au même titre que d'autres corporations professionnelles peuvent par moment être des instances de réflexion et de propositions chacune dans son domaine à l'endroit de nos décideurs au lieu d'attendre que les décisions viennent toujours d'en haut.

Dans le cadre de mes activités au sein de la FIDEF (Fédération Internationale des Experts comptables Francophones), j'ai eu échanger avec certains confrères notamment ceux du Cameroun et du Congo qui ont beaucoup apprécié le projet. A l'instar du FAGACE, ils pensent qu'on peut aussi le promouvoir dans la CEMAC si on arrivait à une réunir les moyens pour cela et que les Instances de la CEMAC nous soutiennent dans sa réalisation.

LC : Avez-vous déjà contacté les Autorités de la CEMAC pour présenter ce projet qui peut beaucoup apporter l'économie de la sous région ?

Bertrand KEMBA : Je vous avoue franchement que non. Dans la mesure où je l'avais déjà présenté aux Autorités de mon pays, il leur  appartenait si elles en jugeaient l'opportunité de saisir les Instances de la CEMAC dans le cadre de la politique d'intégration économique de nos Etats pour réfléchir ensemble sur sa faisabilité.

LC : De manière concrète comment sont organisées les activités au sein de ces C.G.A ?

Bertrand KEMBA : C'est un concept nouveau qu'on ne peut résumer au cours d'une interview. Les confrères en Centrafrique ont déjà ce projet, de même que les Autorités.

Il s'agit dans un premier temps de ne créer qu'un Centre expérimental dans la capitale de chaque pays membre du FAGACE. Le Mali a été choisi pour accueillir le site pilote avant la généralisation du projet.

Pour cette expérience nouvelle, le Centre sera divisé en départements dirigés par des Expert-Comptables. Chaque département aura à gérer des secteurs d'activité pilote  à définir avec les autorités et les opérateurs économiques sur la base des spécificités propres à chaque pays. Si jamais ce projet doit voir le jour en Centrafrique, on peut par exemple tester l'expérience sur des secteurs d'activité pilote  comme les " Boubanguérés " les artisans collecteurs de diamant, les taximen etc.

L'Expert-comptable qui dirige un département donné en deviendra spécialiste du secteur concerné, pour mieux conseiller et suivre les opérateurs économiques de la branche.

C'est comme un médecin qui a sa clinique privée, mais intervient dans un centre hospitalier sur la base d'une spécialisation pour soigner des malades.

Le Centre expérimental de par l'organisation des activités par départements permet d'avoir des banques de données qui servent d"éléments statistiques. Ainsi, on peut constituer une centrale de bilan pouvant aider les pouvoirs publics dans des décisions de réorganisation de certains secteurs d'activité dont le suivi dans les conditions a souvent posé de problèmes du fait de la structure informelle les régissant.

LC : Quels sont les enjeux du projet de création des Centres de Gestion pour les opérateurs économiques maliens d'une part et pour leur gouvernement de l'autre ?

Bertrand KEMBA : Le Mali est très en avance par rapport à notre pays dans le domaine de l'aide à la création d'entreprise. Diverses structures existent déjà pour l'accompagnement et le suivi des opérateurs économiques afin de pérenniser leur activité. Le projet actuel va au-delà des activités des Centres de Gestion classiques car outre l'accompagnement des opérateurs, un département du Centre de Gestion sera dédié spécialement aux projets d'entreprises des maliens de l'extérieur et notamment ceux de France qui veulent investir dans leur pays.

Les Autorités françaises à travers le Ministère de la Coopération, l'Ordre des Experts-Comptables, la C.C.I de Meaux ainsi que la CPCCAF (Conférence permanente des Chambres Consulaires Africaines et Françaises) ont apporté leur soutien à ce projet et l'étude de faisabilité suit son cours actuellement.

LC : Pourquoi selon vous les autorités Centrafricaines à qui ce projet a été présenté n'ont pas eu la réaction qu'il fallait pour le soutenir ?

Bertrand KEMBA : Il ne m'appartient pas de répondre à cette question, peut-être que ces autorités ont estimé que ce projet n'entre pas dans leur schéma pour l'instant ou qu'ils en ont d'autres beaucoup plus urgents je ne sais pas.

Je pense qu'après les élections quelque soit le vainqueur, dans le cadre d'un gouvernement d'union, on peut recenser à travers des projets qui ont jalonné la campagne, certains qui traduisant les réels problèmes du pays et chercher ensemble des solutions à leur résorption.

LC :Dans les pays en développement, certains projets échouent à cause d'une mauvaise étude de faisabilité ou d'une mauvaise gestion de la part des dirigeants et des destinataires. Quelles sont les mesures arrêtées par votre structure pour garantir le succès de ce projet ?

Bertrand KEMBA : Votre question est pertinente, mais à partir d'un bilan critique des expériences passées, et aussi surtout de par la composition des acteurs qui interviennent dans le projet actuel, les risques seront minimisés.

A titre d'exemple une fois les C.G.A. généralisés dans les pays membres du FAGACE après l'expérience pilote de Bamako, il sera créé un Conseil fédéral devant regroupés les Experts-Comptables de chaque pays participant au projet.

Ce conseil fédéral qui sert à la fois de " garde-fou " par édicter des codes de conduite en management des Centres fera un bilan critique chaque année sur leur fonctionnement aux instances et organismes ayant participé à la création de ces C.G.A.

Les Experts échangeront à cette occasion leurs expériences réciproques et capitalisent les réussites des uns qu'on pourra transmettre aux autres.

La somme des compétences qui entourera ce projet fera que les risques déchec seront vraiment infimes.

LC : Les ressortissants Maliens vivant en France contribuent efficacement au développement de leur pays en y drainant d'importants capitaux . Quelles sont les raisons qui font que le collectif des Centrafricains de France ne suit pas l'exemple malien ?

Bertrand KEMBA : Dans le projet de création du C.G.A pilote de Bamako en l'adaptant aux réalités propre de chaque pays, les autorités Maliennes m'ont demandé d'intégrer dans la démarche à la prise en compte des projets d'entreprise de la diaspora Malienne à l'étranger et notamment celle de France.

C'est ainsi qu'un département du C.G.A. leur sera spécialement dédié. Des partenariats dans le cadre du co-développement et de la coopération décentralisée sont entrain d'être noués avec les autorités françaises autour de ce projet.

La chambre de commerce de Seine et Marne dédiera un site à Marne la Vallée où seront étudiés les projets d'entreprise de la communauté malienne avant transfert et prise en charge par le C.G.A. pilote de Bamako.

A long terme, il sera étudié une possibilité de mise en place de fonds de participation devant combler les insuffisantes en capitaux propres des candidats à la création d'entreprise.

Voilà à peu près les idées que j'apporte à ce projet et qui seront mûries au fur et à mesure des échanges avec les partenaires concernés par sa réalisation.

Ce projet peut-être valablement transposé dans notre pays si les autorités en font une préoccupation.

LC : Et l'expérience actuelle Malienne des projets de la Diaspora qu'en pensez-vous ?

Bertrand KEMBA : Comme vous le savez le Mali est très organisé dans ce domaine. La communauté en France à travers diverses associations draine des projets vers le pays, finance des écoles et des hôpitaux, crée des tontines etc.…

Les ressortissants maliens à l'étranger injectent dans l'économie de leur pays plus de 40 milliards par an si mes souvenirs sont bons. Ce qui dépasse de loin toutes les aides reçues au titre des diverses assistances dans le cadre de coopérations bilatérales et multi latérales. Pourquoi ne suivrons nous pas cet exemple si nous nous organisons.

Le collectif des Centrafricains en France ou l'observatoire centrafricain de la bonne gouvernance qui sont les traits d'union de la communauté peut recenser les entrepreneurs Centrafricains à travers la France et proposer des thèmes de débat sur des problèmes économiques et sociaux du pays au lieu de ne centrer les débats tout le temps que sur problèmes politiques.

LC : Vous avez parlé plus de la réalisation de vos projets futurs, mais moins du candidat que vous soutenez, qu'avez-vous à dire de son programme et de ses chances de gagner les élections ?

Bertrand KEMBA : Dans aucun pays d'Afrique quelqu'il soit sauf des cas particuliers on ne peut dire que les élections soient vraiment transparentes offrant de réelles chances à tous les candidats. Olivier GABIRAULT a des sérieux atouts de par le programme de société qu'il apporte au débat actuel. Il peut gagner ces élections même s'il ne faut pas sous estimer ses adversaires .
Même s'il ne gagnait pas, il est porteur de messages et d'dées novatrices qu'on pourra difficilement jeter aux oubliettes. Prenons l'exemple de la haute autorité de lutte contre la corruption dont il prône la mise en place dans son programme, cette institution peut assainir le marché et rendre nos produits compétitifs.

La corruption ne concerne pas seulement les fonctionnaires qui mal payés ou drainant des arriérés de salaires, attendent des subsides du public avant de rendre un quelconque service. La corruption c'est aussi le fait des grands marchés publics où les attributions ne sont pas faites dans la transparence. Les coûts qui en résultent entament les marges et rendent nos produits peu compétitifs. La haute autorité peut-être un des outils à lutter contre ce fléau qui mine notre économie et ainsi donner de gage à nos partenaires qui veulent investir en Centrafrique ou nous aider.

LC :  Quel est le message que vous pouvez lancer aux dirigeants et peuple Centrafricains à la veille des échéances électorales du 13 mars 2005 ?

Bertrand KEMBA : Le voeu de tout patriote centrafricain qu'il soit au pays ou à l"étranger est quo'n arrive à tourner définitivement les sombres pages d'un passé récent de notre pays.

Nous souhaiterions vivement que les élections se déroulent dans la transparence la plus totale et que le meilleur gagne. Nous pouvons tous nous retrouver au lendemain des élections pour bâtir un avenir meilleur pour notre pays à travers ce qu'on peut trouver d'essentiel dans les programmes des uns et des autres même si c'est un seul candidat qui au final remportera les élections.

A cet effet, pourquoi ne pas mettre en place voir même institionnalisé un cercle de réflexions sur des critères à définir devant recenser les idées des uns des autres en fonction de leur domaine de compétence sur les différents maux de la société Centrafricaines et rechercher les moyens ou solutions pour les résoudre.

Voilà pour l'instant ma contribution à la réflexion sur le projet de société de notre pays que partage entièrement le candidat que je soutiens à savoir Olivier GABIRAULT.

Pour toutes informations sur le projet du CGA ou autres, adresse de contact :

kembabertrand@yahoo.fr ou intercogest@free.fr tel : (33) 01 60 23 40 46

LE CONFIDENT

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D
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