Dénis Sassou Nguesso : « Mugabe, Rama et moi »

13 Décembre 2007 , Rédigé par François Soudan - Jeune Afrique Publié dans #INTERVIEWS

1211-brazza.jpgDe passage à Paris, où il a assisté au Ve Forum mondial du développement durable, sur le chemin du sommet euro-africain de Lisbonne, le président congolais a répondu aux questions de Jeune Afrique. L’entretien a été réalisé le 5 décembre, à l’hôtel Meurice.

Jeune Afrique : Faut-il défendre Robert Mugabe ?

Denis Sassou Nguesso : Tous les chefs d’État d’Afrique et d’Europe ont été invités au sommet de Lisbonne, dont Robert Mugabe. Pour le reste, la polémique le concernant est regrettable. Je connais Mugabe. Il ne fallait pas aller le chercher, comme on dit.

Que pensez-vous des tests ADN pour les candidats au regroupement familial ?

À titre personnel, je suis contre. Les enfants de mes parents décédés sont sous ma protection et je m’en sens autant responsable, si ce n’est plus, que des miens. J’ai expliqué cela au ministre français Brice Hortefeux, qui est venu me voir à Brazzaville, et je suis heureux de constater qu’il m’a compris. L’accord qu’il a conclu avec le Congo ne contient aucune disposition sur les tests ADN.

Où en est votre contentieux avec les fonds vautours ?

On négocie. Mais une chose est sûre : nous ne paierons jamais ce qu’ils exigent.

L’affaire de l’Arche de Zoé au Tchad vous a-t-elle choqué ?

Elle m’a révulsé. Cela illustre les dérives d’ONG qui n’ont d’autre légitimité que celle qu’elles s’octroient.

Rama Yade, la secrétaire d’État française aux Droits de l’homme, se dit désormais disposée à vous rencontrer pour parler… des droits de l’homme au Congo…

Vous savez, j’ai déjà vécu soixante-cinq ans sans la voir, alors…

Cinq mois après les législatives, vous n’avez toujours pas formé de nouveau gouvernement. Qu’est-ce qui coince ?

Rien de particulier. J’attends le résultat des partielles, tout simplement. Mais le principe est acquis. À preuve : le ministre de l’Administration territoriale, appelé à d’autres fonctions, n’a pas été remplacé. Soyez patient, ça viendra.

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