Afrique du Sud : des milliers de mineurs du groupe De Beers en grève

1 Août 2007 , Rédigé par le journal du net Publié dans #ECONOMIE

Le président de De Beers Nicky Oppenheimer, en juin 2005 à Londres (Photo John D. McHugh/AFP/Archives)


Les quelque 11.000 mineurs travaillant en Afrique du Sud pour le groupe De Beers, premier producteur mondial de diamants, ont cessé le travail mardi, en dépit de négociations de dernière minute pour tenter d'éviter une grève illimitée sur des revendications salariales.

Un porte-parole du Syndicat national des mineurs (Num) a déclaré que la grève avait commencé avec la vacation du soir à 14H00 (12H00 GMT) et durerait jusqu'à ce qu'un accord soit conclu sur les augmentations de salaires.

De Beers a pour sa part affirmé que la direction tentait encore de résoudre le conflit et que ses représentants étaient réunis avec ceux du Num au moment même où la grève était lancée.

"Nous sommes actuellement en réunion avec l'employeur, mais la grève a commencé avec les travailleurs de la vacation du soir et durera jusqu'à ce qu'une meilleure offre soit mise sur la table", a déclaré à l'AFP le porte-parole du syndicat, Lesiba Seshoka.

"Ce n'est pas de notre faute s'ils sont en retard. Ils ont eu assez de temps depuis mai pour faire une meilleure offre." "Nous avons déjà mobilisé nos membres, la grève commence comme prévu et ne sera levée que s'il y a un accord", a-t-il ajouté.

Les syndicats demandent une augmentation de 11% des salaires, la direction offrant 8%, à peine au dessus du taux officiel de l'inflation.

Le porte-parole de De Beers, Tom Tweedy, s'est refusé à toute spéculation sur une éventuelle amélioration de cette offre.

"Nous sommes naturellement disposés à un accord avec le Num et nous ne voulons pas voir nos employés, ni nos activités souffrir d'un quelconque arrêt de travail", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Nous respecterons l'intégrité du processus de négociation (...) par conséquent nous ne pouvons faire de commentaires sur ce que l'une ou l'autre des parties apporte à la table des négociations", a-t-il ajouté.

Les membres du Num, principal syndicat minier d'Afrique du Sud, avaient voté jeudi en faveur d'une grève illimitée après l'échec des négociations salariales entamées en mai.

Selon le Num, le salaire minimum mensuel d'un mineur travaillant pour De Beers en Afrique du Sud est de 3.300 rands (460 USD).

Le président du groupe, Nicky Oppenheimer, a annoncé la semaine dernière que les ventes de diamants bruts avaient chuté de 7% à 3,4 milliards USD au premier semestre 2007, contre 3,6 milliards durant la même période en 2006.

"La demande pour les bijoux en diamants reste bonne et les conditions de vente, ainsi que les prix des diamants bruts, se sont améliorés durant la période", a cependant assuré Oppenheimer lors d'une présentation dans les bureaux du groupe à Gaborone, capitale du Botswana.

La légère baisse des ventes a été attribuée essentiellement à celle des livraisons de Russie que le groupe, qui contrôle 40% du marché des diamants bruts, espère momentanée.

Le mouvement des mineurs de De Beers s'ajoute à une série d'actions syndicales ces dernières semaines en Afrique du Sud, dont en juin la plus importante grève du secteur public depuis la fin du régime raciste d'apartheid en 1994.

De Beers est détenu à 45% par le groupe Anglo American, coté à la Bourse de Londres, tandis que la famille sud-africaine Oppenheimer en détient 40% et l'Etat botswanais les 15% restants.

 

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