FRANÇOIS BOZIZE DOIT MARQUER UN « RETOUR AUX SOURCES » POUR SAUVER SON REGIME

30 Mai 2007 , Rédigé par le confident Publié dans #CENTRAFRIQUE INFOS

La rébellion armée n'est pas tendre avec le président Bozizé et les critiques commencent à fuser de toutes partsfrançois Bozizé contre le régime en place y compris sur le plan international…
Des responsables de l'UFR emprisonnés à Cotonou (Abakar Sabone notamment…) ne sont pas tendres avec Bozizé. Dans une récente interview, ils ont déclaré ne pas croire aux manœuvres et aux manipulations du général Bozizé qu'ils connaissent bien. Ils récusent l'accord de paix à Birao qui n'engage que Zakaria Damane et ses acolytes.
Les rebelles de l'APDR hésitent pour l'instant à signer un accord de Paix avec les autorités de Bangui, faute peut-être de négociateurs proches des artificiers patassiste. Et cette situation n'arrange pas celle de la population civile en situation de détresse humaine. On en voudrait pour preuve que le « S.O.S » lancé récemment par M. Jean-Charles Deï représentant résident du Pam qui craint une tragédie humanitaire.
L'opposition démocratique représentée par l'UFVN n'est pas non plus tendre avec le Président de la République. Qu'on se souvienne de son dernier point de presse au vitriol qui a fini par irriter et inquiéter le chef de l'Etat lui-même qui a finalement décidé de rencontrer une délégation de l'opposition pour aplanir les malentendus. Mais ces malentendus restent entiers au sujet du dialogue politique considéré par l'opposition comme l'ultime et l'incontournable solution de sortie de crise. Car de l'avis de l'opposition, la situation du pays est plus que catastrophique et il faut éviter à tout prix le pire ou le chaos.
Les syndicats des fonctionnaires et des retraités sont de plus en plus actif ces derniers jours. Le Comité ad hoc des centrales syndicales menace toujours de rentrer en grève pour non respect de ses revendications salariales. La tension sociale est à son comble et le gouvernement aurait tort de la minimiser à l'heure où la paix sociale comme la sécurité sont indispensables pour la reconstruction nationale seul un véritable « pacte social » conclu à travers un véritable dialogue social est à même de calmer le jeu sur le front social. Mais la démagogie et le chantage ne sont jamais payants en pareille situation. Bien au contraire !
L'opinion publique centrafricaine elle-même n'est plus tendre avec le régime du général François Bozize. L'engouement du 28 mars 2003 s'est dégonflé et la cote de la popularité du chef est dans le creux de la vague tout le monde se demande où va le pays et le pessimisme est plus fort que l'optimisme. Le « sursaut patriotique » n'est plus qu'un lointain souvenir avec des lendemains qui déchantent, car la pauvreté est plus que jamais royale et frappe à toutes les portes.
Du côté de l'opinion internationale (Banque Mondiale, FMI, BAD, Club de paris…), l'image de la République Centrafricaine s'est considérablement dégradée ces dernières semaines avec l'insécurité dans le Nord du pays et l'incapacité du gouvernement d'arrêter définitive cette situation plus que précaire. La presse internationale de son côté, n'arrête de peindre en noir le général Bozizé et son régime qui auraient renoué avec les méthodes de l'ex- président Patassé et son régime marqués par le clanisme, l'affairisme politique,, le refus du dialogue et la chasse aux sorcières. Du point de vue de cette presse internationale le général Bozizé aurait échoué sur toute la ligne en dépit de quelques efforts trop minces pour relancer une économie exsangue et moribonde. On s'interroge çà et là.
Que faire donc pour que le général Bozizé redore son blason ainsi terni par une critique intérieure et extérieure ? C'est la question que l'on se pose et que doivent se poser le président de la République, le gouvernement, les députés de la nation et les conseillers pléthoriques du Cabinet Présidentiel et de la Primature. Ils sont payés pour cela !
A notre avis il n' y pas d'autre solution qui vaille que le retour immédiat à l'intuition première qui a conduit le général François Bozizé à déclencher une rébellion armée contre l'ex Président Patassé au nom de la souffrance du peuple centrafricain tout entier. De cette intuition, il ressortait en effet une volonté de sauver un peuple de la désolation et de sauver une nation du péril de dislocation. Cela suppose un certain degré de patriotisme, un sens élevé de l'Etat et un sens élevé de l'intérêt général. Cela signifie aussi, faire la politique autrement que ne l'ont fait ses prédécesseurs Kolingba et Patassé véritables promoteurs du tribalisme et de la politique de division nationale qui a failli plusieurs fois plonger le pays entier dans la guerre civile. La RCA reste pourtant dans l'œil du cyclone.
Faire la politique autrement, c'est respecter ses propres engagements en faisant correspondre les discours politiques aux actes. Faire la politique autrement, c'est donner un sens à la politique elle-même comme l'art de gouverner la cité afin de sauvegarder le bien commun ou l'intérêt national.
Faire la politique autrement c'est enfin donner la parole au peuple souverain à travers un dialogue permanent tout en privilégiant la gestion consensuelle du pays qui tient compte de toutes les composantes de la société centrafricaine.
Il s'agit donc pour le général Bozizé d'opérer un « retour aux sources », c'est-à-dire aux mobiles qui ont justifié le « sursaut patriotique » du 15 mars 2003. C'est le flambeau du sursaut patriotique qu'il faut rallumer sur les cendres des dérives actuelles constatées par la rébellion armée, par l'opposition politique, par les syndicats, par l'opinion publique nationale et internationale.
Il s'agit en fin de compte de renouer avec la volonté première de rompre avec le passé et ses méthodes et de donner un sens à la politique en donnant la parole au peuple et en étant en permanence à son écoute. Toute autre démarche précipiterait le régime actuel dans un prépice insondable. Seul donc ce « retour aux sources » peut sauver le régime du général François Bozizé de l'effondrement…
Mardi 29 Mai 2007
Oscar Banalé

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